lundi 22 juillet 2013

Les étrangers exclus de fait de l'hébergement d'urgence

Le prochain Cercle de Silence de Strasbourg aura lieu mardi 30 juillet 2013 de 18h à 19h place Kléber, pour protester silencieusement contre la criminalisation des étrangers démunis de titre de séjour  
Un geste significatif. Comme s’il avait voulu souligner l’ordre des urgences selon lui, le pape François a choisi de consacrer son tout premier voyage hors de Rome en tant que pape à une visite à l’île de Lampedusa, où des dizaines de milliers de migrants africains sans papiers ont tenté d’aborder ces dernières années. On estime que près de 20 000 d’entre eux sont morts en mer. Le pape – qui avait refusé la présence à ses côtés du ministre de l’Intérieur italien – a appelé les pays riches à accueillir les étrangers et dénoncé « la mondialisation de l’indifférence » devant le sort tragique de tant de migrants sans papiers.   

Des statistiques significatives. Selon une enquête menée dans 37 départements hors Paris,  58% des demandes d’hébergement adressées au 115 n’ont pas trouvé de réponse favorable en 2012. Ce nombre monte à 75 % pour les étrangers hors U.E. En un an le nombre de refus a augmenté de 28 % pour les ressortissants de l’U.E - et de 81 % pour les étrangers hors U.E ! Une circulaire de l’administration exclut de l’hébergement non seulement les migrants sans papiers, mais même les titulaires d’un titre de séjour inférieur à un an ou d’un récépissé de demande  d’autorisation de séjour… En ce qui concerne le cas spécifique des demandeurs d’asile, bien que la France se soit engagée à loger chaque demandeur, aujourd’hui à peine 50% d’entre eux sont logés par l’État.

Des événements – hélas ! – significatifs à deux pas de Strasbourg. À Metz, 155 demandeurs d’asile vivaient depuis mars, dans des conditions sordides sous de simples bâches adossées à des murs. Le 18 juin, ils ont été transférés dans des tentes dressées sur un parking. C’est tout ce que l’on trouve comme hébergement pour eux ! À lire les témoignages de témoins oculaires, on compte parmi eux des femmes  enceintes, des malades, et même des blessés par balles. À l’heure qu’il est, sauf information contraire non parvenue, la Préfecture de Metz n’a aucunement résolu le problème.
Mise à jour août 2013 : nous publions ici un témoignage détaillé. Cette affaire est révélatrice, et il s'agit d'une démarche illégale mais délibérée du préfet. 

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