Prochain Cercle de Silence
Mardi
30 novembre 2021,18-19 h place D'AUSTERLITZ
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Nous reprenons ce mois-ci le texte d'une tribune de Pierre Greib, de la CIMADE, parue dans les DNA du 21 novembre
Renoncer aux droits fondamentaux : danger !
La surenchère nauséabonde de propositions visant à limiter l’entrée et le séjour d’étrangers par des candidats à la présidence de la République et la crise géopolitique aux frontières orientales de l’Europe nous amènent à exprimer un certain nombre de remarques.
Depuis 1974 une série de lois et de décisions ont encadré et limité le droit au séjour des étrangers et demandeurs d’asile.
Le commentaire d’un très récent rapport d’enquête parlementaire sur les migrations fait état de maltraitance exercée par l’État vis-à-vis des migrants : démantèlement de campements à Calais, restrictions d’accès au doit par la dématérialisation informatique systématique des procédures, déni de droits à la frontière franco-italienne…
Les migrants rapportent plus qu’ils ne coûtent aux pays qui les accueillent
Par ailleurs l’Europe, par son agence Frontex, confie à la Libye le soin de prendre en charge les boat people en détresse, sachant les traitements inhumains et dégradants que ce pays leur inflige. Vies brisées, vies mises entre parenthèses, espoirs cassés, nous les rencontrons quotidiennement dans nos associations de solidarité.
Pendant ce temps, des rapports d’économistes compétents affirment, chiffres à l’appui, que les migrants rapportent plus qu’ils ne coûtent aux pays qui les accueillent et que leur appoint serait précieux pour assurer une main-d’œuvre nécessaire à la souhaitable réindustrialisation de nos vieux pays, France en particulier !
L’Europe, la France ne sont pas menacés par quelques milliers de demandeurs d’asile à leur porte, instrumentalisés par des régimes illibéraux et dictatoriaux et dévalisés par des passeurs sans scrupules. Par contre, elles sont gravement menacées par des programmes et des pratiques qui tournent le dos, vis-à-vis d’humains en détresse et en recherche d’une vie meilleure, aux principes fondateurs dont elles prétendent s’inspirer.
Le droit d’asile et le droit de vivre en famille sont des droits fondamentaux qui sont garantis par les conventions internationales. Projeter d’y renoncer pour prétendre neutraliser les populistes racistes et xénophobes, c’est laisser la place à la force brute tant dans les relations avec les autres qu’avec les siens.
C’est un choix qu’en tant que citoyens engagés nous n’acceptons pas qu’il soit proposé en notre nom.