dimanche 23 août 2015

Méditerranée

Le prochain Cercle de Silence
aura lieu dimanche 30 août 2015
de 18 à 19 h Place Kléber,

pour protester silencieusement
contre la criminalisation des étrangers
démunis de titre de séjour
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Rejoignez-nous, même pour quelques instants
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CARTES POSTALES DE L'ÉTÉ
Ce 22 août au moment où ce message est rédigé, « les garde-côtes italiens ont annoncé être en train de tenter de secourir jusqu'à 3.000 migrants en Méditerranée, au large des côtes libyennes, après avoir reçu des SOS provenant de 18 bateaux. Au moins sept bâtiments des garde-côtes participaient à cette vaste opération de secours des migrants qui se trouvaient à bord de 14 bateaux pneumatiques et de quatre autres bateaux transportant au total entre 2.000 et 3.000 personnes. »

Et, la nuit précédente, « environ 2.000 migrants, notamment des réfugiés syriens souhaitant aller en Europe occidentale, ont passé sous la pluie la nuit de vendredi 21 à samedi 22 août, dans une zone frontalière entre la Grèce et la Macédoine, retenus par la police macédonienne. » La Macédoine, qui n'est pas un État-membre de l'Union européenne, avait prévenu, en décrétant l’état d’urgence ce jeudi 20 août, qu'elle manquait cruellement de trains pour acheminer les milliers de réfugiés syriens en direction de l'UE.

On pourrait multiplier ces exemples car cet été, un record malheureux a été battu : il n'y a jamais eu autant d'arrivées de réfugiés sur les côtes européennes.

D’après les calculs de l’Organisation Internationale pour les Migrants (OIM), le nombre de migrants et de demandeurs d’asile qui sont arrivés en Europe par la mer, au 14 août,  « avoisine les 250.000 » depuis le début de l'année. C'était 219.000 pour toute l'année 2014. Le HCR, l'agence des Nations unies pour les réfugiés, comptabilise pour sa part 264.500 migrants qui ont traversé la Méditerranée  : 158.456 vers la Grèce, 104.000 vers l'Italie, 1.953 vers l'Espagne et 94 vers Malte.

Chiffres corroborés en quelque sorte à l’autre bout de la chaîne quand le ministre allemand de l'intérieur, Thomas de Maizière a annoncé mercredi 19 août que l'Allemagne attendait cette année « jusqu'à 800.000 demandeurs d'asile », un record absolu.

Derrière ces chiffres vertigineux, c'est une crise humanitaire d'une grande ampleur qui s'installe. Les migrants meurent en mer : ils sont laissés à l'abandon par les passeurs, leurs embarcations coulent, ils sont asphyxiés dans les cales des navires... Une fois à terre, leurs difficultés ne prennent pourtant pas fin. Ils ne sont pas au bout de leur dangereux périple et ils essaient de survivre dans des conditions  que Vincent Cochetel, responsable de la division Europe du Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (HCR),  qualifie d'absolument honteuses, après une visite en urgence ce vendredi 21 août en Grèce.

Les réponses à cette situation ?

il semble urgent de ne rien faire dans l’immédiat ou surtout d’empêcher les migrants de passer...
  • Ainsi une réunion européenne sur la crise migratoire sera organisée « à la mi-octobre » à Paris avec les ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères, qui sera suivie d'une réunion à Berlin. Cette réunion aura pour but de préparer le sommet européen de La Valette en novembre, consacré à la coopération avec les pays africains.
     
  • Le plan, signé jeudi à Calais par le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et son homologue Theresa May, prévoit que le gouvernement britannique consacre dix millions d'euros sur deux ans à la prise en charge des migrants à Calais, dans le cadre d'un accord franco-britannique instaurant également un renforcement de la coopération policière pour lutter contre les filières et « des moyens supplémentaires » pour sécuriser le site d'Eurotunnel.
Et pourtant, pour ce qui est  des migrants de France en Angleterre, « c’est le moment d’innover et d’ouvrir une voie d’immigration légale (entre ces deux pays) à travers un bureau d’asile commun » invite Pierre Henry, directeur général de France Terre d’Asile.
En rappelant que le règlement Dublin III permet à la Grande Bretagne d’étudier directement les demandes de migrants présents en France, en raison de leurs liens culturels et familiaux avec le pays, il déplore que l’Angleterre ait refusé les dix dossiers de ce type présentés l’an dernier par la France. Il regrette surtout « les petits calculs comptables et l’absence d’une réponse d’ampleur européenne ».

Le 16 août, Angela Merkel a jugé que l’afflux des réfugiés et les questions humanitaires « vont nous occuper bien davantage que la question de la Grèce et celle de la stabilité de l’euro ».
A ses yeux, « le thème de l’asile pourrait être le prochain grand projet européen »

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