jeudi 26 janvier 2017

Délits de solidarité


Prochain Cercle de silence de Strasbourg
lundi 30 janvier 2017
de 18 à 19h place Kléber

Rejoignez-nous,
même pour quelques instants

 
Des voix crient….
Un appel pour les migrants à Strasbourg

Le drame des migrants, morts et abandonnés en Méditerranée, non pas occasionnellement, mais dans la durée, le quotidien dramatique, pourrait être la situation la plus inhumaine de notre siècle. La barbarie du XXIème siècle !
Et pourtant le silence est assourdissant ! Sommes-nous déjà résignés à détourner le regard ? Nous souhaiterions que depuis Strasbourg, capitale de l’Europe démocratique, des appels fusent, des voix clament ce drame, crient le refus du silence.
http://lecridestrasbourg.blogspot.fr/
 

Délits de solidarité
 
Les poursuites contre les « délits de solidarité » se multiplient ces derniers temps à l’encontre de citoyens qui ont aidé des migrants ou de personnes qui cherchent à demander l’asile dans notre pays sans avoir encore pu le faire. Les autorités instrumentalisent des décrets et articles de loi destinés initialement à lutter contre une immigration illégale organisée par des passeurs.
La base de ces poursuites se trouve dans l’article L622-1 du Ceseda, Code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile :
« Sous réserve des exemptions prévues à l'article L622-4, toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d'un étranger en France sera punie d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 30 000 Euros ».
L’aide au séjour irrégulier est punissable depuis longtemps ; cette mesure existe déjà dans l’ordonnance du 2 novembre 1945, Art. 21 :  « Tout individu qui, par aide directe ou indirecte, a facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers d’un étranger est passible d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 600 à 12 000 F ».
Les sanctions sont progressivement aggravées à la fin des années 1970, après la suspension de l’immigration ; elles sont appliquées surtout dans le cadre de la lutte contre les transporteurs. En 1986, l’obligation de produire un certificat d’hébergement pour obtenir un visa d’entrée en France élargit le champ de la répression. Au milieu des années 1990, la lutte contre l’immigration clandestine s’en prend de plus en plus à des particuliers qui protègent leurs proches ou agissent par solidarité, à des associations ou à des syndicats qui conseillent les étrangers. La loi du 26 novembre 2003 aggrave encore les sanctions encourues mais va préciser méticuleusement et très restrictivement les liens familiaux qui permettent l’impunité : les descendants, les ascendants, les frères et sœurs, leur conjoint s’il n’est pas séparé, le conjoint non séparé de l’étranger ; en l’absence de ces liens familiaux, on ne peut aider une autre personne que si un danger « imminent » menace sa vie ou son intégrité physique.
Comme l’appel des cinéastes du 11 février 1997 avait revendiqué leur désobéissance civile après la loi Debré de 1997, le GISTI lance un Manifeste des délinquants de la solidarité dès le mois de mai 2003 : « Si la solidarité est un délit, je demande à être poursuivi(e) pour ce délit ».
En 2012, la promesse du candidat président de mettre fin au délit de solidarité aux étrangers en situation irrégulière n’est pas tenue ; ce délit est simplement limité : la loi du 31 décembre 2012 élargit le cercle des personnes protégées contre des poursuites pénales. Ne peut être poursuivie "toute personne physique ou morale, lorsque l'acte reproché n'a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et consistait à fournir des conseils juridiques ou des prestations de restauration, d'hébergement ou de soins médicaux destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l'étranger, ou bien toute autre aide visant à préserver la dignité ou l'intégrité physique de celui-ci." 
Les poursuites continuent donc, des personnes sont arrêtées, mises en garde à vue, leur logement perquisitionné ; elles peuvent être traduites devant les tribunaux, relaxées, condamnées avec ou sans peine… le harcèlement se veut dissuasif, nous ne nous laisserons pas intimider.
Voir le dossier du GISTI : www.gisti.org/delits-de-solidarite

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