jeudi 22 juin 2017

« Il reste un point de fixation »

Prochain cercle de silence de Strasbourg
vendredi 30 juin 2017 de 18h à 19h place Kléber 
Ce cercle est ANNULÉ : un arrêté du préfet interdit
les manifestations le jour de l'hommage à H. Kohl


Le nouveau gouvernement a dépassé ce qui était imaginable à Calais. Nous préférons nous taire, renvoyant à un communiqué exceptionnel du Défenseur des Droits dénonçant « des atteintes aux droits fondamentaux d'une exceptionnelle et inédite gravité ».
Juste une photo : à genoux pour de l'eau.
Pourtant, le juge des référés du tribunal Administratif de Lille soulignait pour calmer les esprits, lors d'une audience le 21/06 demandant le respect des droits fondamentaux des exilés de Calais : « Ce problème, c'est une goutte d'eau. Si on n'est pas capable de se réunir autour d'une table, on n'arrivera jamais à le résoudre. » Un récit de cette audience édifiante est ici. Une pétition est ouverte .

Au-delà de Calais, notre pays s'enferme dans l'inhumanité. Les nouvelles révoltantes ont plu ce mois de juin:

L'Union Européenne a signé un accord de réadmission avec l'Afghanistan. Et la France exécute davantage d'expulsions vers ce pays en guerre, au moment où l'Allemagne les a suspendues (mais envisage hélas de les reprendre). Que voulons-nous ? Envoyer des gens à la mort, comme Elanchelvan Rajendram il y a dix ans ? Ici un témoignage d'Amnesty International.

L'enfermement des enfants en rétention continue encore et encore, malgré la condamnation de la France par la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Vous pouvez signer une pétition de la Cimade, illustrée d'exemples, demandant qu'il cesse.

Sans rien en dire, le préfet des Alpes Maritimes enferme arbitrairement des étrangers appréhendés sans papiers, dans les locaux de la Police Aux Frontières de Menton. Des associations l'ont découvert. Un jugement lui a enjoint de ne pas y dépasser les 4 heures maximales permises pour vérification d'identité, après quoi tout enfermement doit se faire dans un lieu prévu pour cela, avec accès des personnes à leurs droits. Des témoignages montrent que le préfet ne le respecte pas.

Le « délit de solidarité » a fait un mort. Un homme a été placé en détention provisoire (!) pour aide aux migrants, à qui il procurait de l'assistance sur une aire d'autoroute. Psychologiquement vulnérable, il s'est suicidé en détention.

Nous pourrions continuer (traitement des mineurs non accompagnés, négociations avec la Libye, où les migrants sont torturés, pour les y maintenir ; bien sûr les morts en Méditerranée etc). Que-nous-arrive-t-il ? Par rapport au récent passé, il n'y a pas de crise migratoire (voir par ex. ce graphique sur les demandes d'asile 1980-2015). Il y a une crise de l'accueil. Les Espagnols, eux, manifestent en masse pour l'accueil des réfugiés. Nous, devenons fous.

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