Prochain cercle de silence de Strasbourg
mercredi 30 juin 2021 18-19h pl. Kléber.
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Ce 30 juin , à l’initiative de la Cimade de la Ligue des Droits de l’Homme et du Syndicat des avocats de France, un rassemblement aura lieu place de la République devant la préfecture. En voici les raisons :
Jusqu’en 2017, on avait l’habitude de voir devant cette Préfecture des files d’attente de personnes de tout genre et de tout âge. Ils et elles faisaient la queue pour obtenir un rendez-vous et pouvoir accéder au guichet des étrangers pour déposer leurs demandes de titre de séjour.
En 2017, au prétexte de faciliter l’accès et d’éviter cette attente prolongée, la Préfecture a décidé de dématérialiser la prise de rendez-vous.
Si dans un premier temps, nous avions pensé que ce système nécessitait quelques ajustements, aujourd’hui, nous sommes convaincus que cette procédure dématérialisée aggrave encore et de façon systémique l’accès au service public pour les personnes étrangères.
Les personnes qui viennent nous rencontrer à la Cimade subissent un temps d’attente beaucoup plus long qu’à l’époque des files d’attente où les personnes pouvaient avoir un ticket allant jusqu’à 835 minutes. Aujourd’hui, elles peuvent attendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant de pouvoir enfin accéder au service de la Préfecture. Il faut s’armer de courage et de patience ! Beaucoup abandonnent et de fait la non-accessibilité au service public fabrique des sans-papiers.
Comme la situation de Charlotte, qu’on a rencontrée à la Cimade, de nationalité centre-africaine qui avait un titre de séjour en tant que conjointe de Français qui essayait tous les dimanches soirs et lundis matin de renouveler son titre de séjour en prenant rendez-vous sur le site, elle perdu son CDI car n’arrivant pas à accéder à la préfecture pour son renouvellement à temps.
C’est pourquoi aujourd’hui, à travers cette action nous avons souhaité revisibiliser par une banderole , que nous avons mise à la place des files d’attente de l’époque. Ces files d’attente sont aujourd’hui invisibles, virtuelles, cachées et tout cela, au prétexte d’une pratique soi-disant rationalisée.
Le dépôt des dossiers rendus obligatoires via la plateforme informatique a par ailleurs rendu plus difficile l’accès aux droits de par un jargon administratif inutilement complexe et sans traduction accessible. Ces éléments nous les avons déjà évoqués, écrit à la Préfecture par des courriers ou des contacts avec les services sans obtenir de réponse ou de modification des pratiques.
Le manque de moyens alloués aux services des étrangers des préfectures, ou la crise sanitaire sont des alibis commodes pour justifier ces dysfonctionnements et camoufler une politique consciemment organisée pour restreindre l’accès au séjour et ainsi fabriquer des sans-papiers.
Les trois associations déposent donc ce trente juin un recours au tribunal administratif de 15 préfectures pour mettre fin à ces pratiques et assurer un accès au service public permettant un accès au droit pour les étrangers dans leurs démarches d’obtention de titre de séjour.
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Pendant ce temps l’actualité des exilés continue avec son lot de mesures inadmissibles comme la banalisation du renvoi d’exilés afghans au prétexte que leur pays est sûr, la multiplication de renvois de réfugiés tchétchènes au prétexte de menace à l’ordre public non argumentées, les noyés en Méditerranée et les exilés maltraités en Libye avec la complicité de l’Union Européenne la construction de camps dits d’accueil bunkerisés en Grèce.
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