Prochain
cercle de silence de Strasbourg
mercredi
28 février, 18-19h pl. Kléber
Rejoignez-le,
même quelques instants.
Ce
mois-ci, rien que des nouvelles ignobles. À leur
propos, vous pouvez toujours écrire à votre député :
proposition
de lettre et adresses des parlementaires ici.
L'Assemblée
nationale a adopté
une loi permettant l'enfermement en rétention de demandeurs
d'asile en procédure « Dublin », la
procédure européenne permettant leur renvoi dans le premier pays de
l'UE ayant enregistré leur passage. Comment (dys)fonctionne cette
procédure ? Une vidéo de cinq
minutes l'explique remarquablement a été récemment publiée.
Cela
modifie fondamentalement la nature de la rétention, auparavant
prévue juste pour le temps d'organiser le voyage d'une personne
effectivement expulsée. Or une procédure « Dublin »
peut durer plusieurs mois et est hasardeuse. En 2016 par exemple,
environ 26000 procédures ont abouti à environ 14000 accords et
1300 expulsions effectives.
Le
projet de loi « Asile-immigration » a été examiné en
Conseil des ministres le 21 février dernier, avant son passage
devant le Parlement. Ce texte est inutile car intervient avant que la
dernière loi sur le sujet (2015) ait été entièrement appliquée
et puisse être évaluée (ce n'est pas nous qui le disons, c'est le
Conseil d'État) et porte très gravement atteinte aux droits
fondamentaux des étrangers et notamment des demandeurs d'asile.
Hormis quelques mesures positives, touchant pour la plupart de petits
groupes précis, le texte n'a qu'un seul but : rendre l'asile et
l'immigration les plus impraticables possibles. Création de délais
impossibles à tenir pour les demandeurs d'asile, allongement de la
rétention de 45 à 90 jours (c'est de la folie), 135 dans certains
cas (!), de la retenue pour vérification d'identité de 16h à 24h,
facilitation de l'assignation à résidence, retour, dans beaucoup de
cas, du caractère non
suspensif d'une expulsion,
des recours devant la Cour Nationale du Droit d'Asile,
généralisation
des audiences en vidéo et pas physiquement devant le juge, création
d'un délit de franchissement illégal de frontière, passible de
prison, création d'une condition de revenu et d'assurance sociale
privée pour la délivrance de visa « visiteur » etc.
Nous vous renvoyons par ex. à l'analyse
de la Cimade.
Tout
cela est tellement grave que de nombreux agents de la Cour Nationale
du Droit d'Asile se
sont mis en grève.
Pas pour défendre leurs droits : pour défendre ceux des
demandeurs d'asile dont la Cour examine les recours. Les nouvelles
mesures empêcheront un examen sérieux, envoyant donc mécaniquement
des gens à la mort.
Ce
sont des vies, pas des dossiers, dit un panneau d'un des grévistes.
Des agents de l'OFPRA se sont semblablement mis en grève. C'est du
jamais vu.
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