11ème
anniversaire du cercle de silence de Strasbourg
mardi
30 avril 2019, 18h-19h pl. Kléber
rejoignez-le,
quelques minutes ou toute l'heure !
Mardi
30 avril, le cercle de silence de Strasbourg « fêtera » son
onzième anniversaire. Nous mettons à cette occasion le projecteur
sur la Libye et la Méditerranée. Si vous le pouvez, pour marquer le
coup, invitez des proches ou des amis à participer, au moins cette
fois dans l'année. En signe de deuil pour tous les disparus en mer,
vous pouvez venir vêtus en blanc ou avec du blanc dans le vêtement.
[Ajout le 29 avril : voyez ce documentaire d'Arte qui, enfin, informe clairement sur ce qui se passe. Il est visible jusqu'au 25 mai 2019.]
[Ajout le 29 avril : voyez ce documentaire d'Arte qui, enfin, informe clairement sur ce qui se passe. Il est visible jusqu'au 25 mai 2019.]
*
En
France, nous enfermons des
étrangers en
Centre
de Rétention. Mais loin d'ici, c'est la
Libye entière qui est devenue un « camp de concentration à
ciel ouvert, financé par l'Union Européenne »,
selon
le mot du maire de Palerme.
La
Méditerranée en
est
la
gardienne
meurtrière.
Les
témoignages s'accumulent : les
étrangers en Libye vivent l'enfer.
Une longue mission de l'ONU
(2018)
décrit des « horreurs inimaginables ». Ils
sont « à la merci d'innombrables prédateurs qui les
considèrent comme des marchandises à exploiter et à extorquer »,
« l'écrasante majorité des femmes et des adolescentes »
déclare
avoir été « violées par des passeurs ou des trafiquants ».
« D'innombrables migrants et réfugiés ont perdu la vie en captivité tués par des passeurs, après avoir été abattus, torturés à mort ou tout simplement avoir été laissés mourir de faim ou de négligence médicale ». « Dans toute la Libye, des corps non identifiés de migrants et de réfugiés portant des blessures par balle, des marques de torture et des brûlures sont fréquemment découverts dans des poubelles, des lits de rivière asséchés, des fermes et le désert. »
Les
étrangers
sont
entassés
dans des prisons sordides, mal nourris, sans soins.
Là
ou ailleurs, ils sont donc torturés, vendus comme esclaves, ou tués à
discrétion
—par
les autorités, ou n'importe qui.
Et
la Libye est en guerre. Enfin,
les Libyens rapatrient systématiquement chez
eux les
occupants de bateaux de fortune secourus ou interceptés en
mer.
Que
font les États de l'Union Européenne ? Depuis 2015, ils
donnent à la Libye les moyens financiers,
techniques
(bateaux, « formation » des garde-côtes, centre de
coordination naval…) et
juridiques de retenir encore
mieux
les gens qui veulent la fuir, pour
l'Europe.
Avec leur aide, le pays a fait reconnaître internationalement (juin
2018) une
vaste zone au large de ses côtes, où il est responsable de
coordonner les
secours. Depuis, quand il ne laisse
pas
des
bateaux couler,
ce
qui arrive, il
ordonne aux navires privés
ayant secouru des
naufragés
de les
débarquer
chez lui.
Ces
ordres sont illégaux, le
Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU l'a
répété avec insistance :
car le débarquement doit se faire en
lieu sûr.
Mais
il n'y a aucun recours.
Ce
Haut-Commissariat appelle nos États à modifier leur action. En
2017 et 2018, 29 000 personnes ont été ainsi ramenées de force en
Libye.
Parfois,
des naufragés sont cependant recueillis hors des griffes libyennes.
Pendant
des années, ils
ont
été
débarqués
en
Italie et à Malte. Ces
pays, laissés
soigneusement
seuls
par les
autres États européens pour accueillir ces
gens, refusent désormais
tout débarquement. Et
tous
nos
États empêchent par
tous les moyens
les rares bateaux associatifs de secourir
ou de débarquer des
naufragés.
Désimmatriculé
sous pression italienne, l'Aquarius
n'a trouvé aucun État pour lui accorder son pavillon. Rien
que depuis 2014, plus de 17000 personnes sont mortes en Méditerranée
selon le recensement de l'Organisation
Maritime Internationale.
Le
cercle de silence invite
ce mois-ci
à rendre hommage à tous ces gens, en silence : venez, même
quelques minutes.
Et
interpellez par là nos dirigeants : sommes-nous
devenus fous ?
Note.
Le
New
York Times
s'est procuré une vidéo d'un « sauvetage » par une
vedette libyenne et l'a précisément commentée. Traduite, elle est ici.
Pour comprendre ce qui se passe, elle est un document à voir
absolument.
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