74ème
CERCLE DE SILENCE de COLMAR
"triste"
6ème ANNIVERSAIRE
mardi 30
septembre août, de 18h à 18h45, place des Martyrs de la résistance
avec
verre de la solidarité (avec l'apport de chacun)
APPEL
à participer à tous ceux qui veulent respecter la dignité humaine
des
étrangers sans titre de séjour.
En
juillet, la réforme de l'immigration et du droit d'asile a été
présentée en conseil des ministres, sous la forme de deux projets
de loi distincts. Si la réforme du droit d'asile comporte des
avancées, celle sur l'immigration reste dans la continuité
répressive du précédent gouvernement.
Voir plus bas un résumé de l'analyse de la Cimade de ce
projet de réforme.
Pour
marquer le 6ème
"anniversaire"
du cercle de silence de Colmar, nous continuerons de souligner ce qui
blesse la dignité humaine et notre conscience.
Nous
appelons à un changement de la loi en profondeur avec un souci de
justice visant à ne pas compromettre l’avenir de tous ceux qui
n’ont pas d’autre choix que de se retrouver en exil dans notre
pays.
Loi
sur l'immigration - résumé de l'analyse de la Cimade
Dans
ce projet, la surveillance et le contrôle sont omniprésents, comme
dans la loi Besson de 2011. Une seule disposition a été remise en
question, celle qui concerne les étrangers gravement malades. Sous
le régime Besson, un étranger malade n'avait pas droit à un titre
de séjour si dans son pays sa maladie pourrait être prise en
charge, sans se demander si l'accès aux soins était réellement
effectif, pour des raisons financières ou d'éloignement
géographique. Le projet rétablit la situation antérieure à 2011
et accorde un titre si l'accès aux soins n'est pas réellement
effectif dans le pays d'origine.
Quant
aux autres dispositions, elles restent les mêmes que dans la loi
Besson. On ne revient ni sur la durée de la rétention (passée de
32 à 45 jours) ni sur le délai d'intervention du juge, ce qui
permet d'expulser dès les premiers jours. La personne placée en
rétention n'a toujours accès au juge de la liberté et de la
détention qu'au bout de cinq jours contre 48 heures auparavant. Or,
c'est le seul juge a même de dire si les conditions d'interpellation
et de rétention respectent bien la loi. Conséquence : plus de
la moitié des expulsés d'aujourd'hui le sont sans qu'un juge ait
examiné leur dossier et vérifié que les droits ont bien été
respectés. Enfin force de constater qu'il existe deux lois sur
l'immigration, celle qui s'applique en France et celle qui s'applique
en Outre-mer, tout spécialement à Mayotte. La moitié des
expulsions réalisées en 2013 ont eu lieu en Outre-mer.
Le
gouvernement a présenté comme une avancée la création d'un titre
de séjour pluriannuel de deux à quatre ans, oubliant qu'il existe
une carte de résident de 10 ans, rarement attribuée. Ce ne serait
pas dramatique, si le préfet n'avait à tout instant le droit de la
révoquer, ce qui lui donne un pouvoir exorbitant, puisqu'il pourra
demander des informations à tous les acteurs de la chaîne de
l'immigration, y compris aux associations. Si l'étranger s'oppose à
ces contrôles ou ne répond pas à une convocation, on pourra lui
retirer aussitôt son titre de séjour. Quant à l'assignation à
résidence, qui aurait dû remplacer la rétention dans la plupart
des cas, elle pourra, en chaîne ininterrompue, succéder à une
rétention, ce qui permettra de garder à loisir et sans limites sur
le territoire la personne retenue. Cette disposition fait de
l'assignation une mesure coercitive de plus, suivie même de prison
si elle n'est pas respectée.
Enfin
les personnes soumises à une OQTF n'auront plus que 7 jours au lieu
de 30 pour faire un recours, chose impossible pour un étranger qui
ignore tout de la France, et on pourra aussi interdire à des
citoyens européens de circuler sur le territoire français, mesure
qui sans doute viserait les Roms.
Loi
sur le droit d'asile
Il
s'agit bien là d'une véritable réforme. Parmi les avancées, on
note que les délais d'examen de la demande seront ramenés de deux
ans à neuf mois, que les recours seront suspensifs et que les
demandeurs devront être reçus en personne, assistés d'un avocat ou
d'une association, par l'OFPRA. Enfin tous auront droit à une
allocation et un hébergement. Décision positive mais qui risque
fort de ne pas être mise en œuvre en totalité, vu le manque de
places en CADA et la diminution des budgets. Ces dispositions sont
celles à laquelle la France est obligée par le droit européen.
Hélas, elle a rajouté des mesures de son cru : le demandeur
sera obligé d'intégrer le CADA qui lui sera désigné, même si
c'est loin ou s'il a de la famille ailleurs. De plus s'il quitte ce
CADA, il perd et l'allocation et l'hébergement. Mais surtout l'OFPRA
peut clore son dossier, ce qui constitue une sanction
disproportionnée. Même en cas d'absence de 48 heures seulement,
cette mesure sera sans doute prise par décret.
Dans
cette réforme de l'asile le gouvernement lie donc protection et
surveillance. Les demandeurs ne sont plus des réfugiés en
puissance, mais des déboutés en puissance. Et si on les surveille
d'aussi près c'est pour mieux les localiser et les expulser en cas
de rejet de leur demande. Dans ces conditions, la France peut-elle
encore se prétendre patrie des Droits de l'homme ?
Il
reste encore beaucoup à faire pour restaurer le droit des
étrangers.
Venez
nombreux à cette manifestation.Venez
nous rejoindre,
même
quelques
instants
entre 18h et 19h. Diffusez largement l'appel à participer dans vos
réseaux et auprès de vos amis.
Bien
cordialement
contact
:cercledesilence.colmar@orange.fr
Pour
le collectif du cercle de silence
Anita
Caillou
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