dimanche 23 mars 2014

Le Fonds Européen pour les Réfugiés devient le Fonds Asile : ce que ça change

Le prochain Cercle de Silence de Strasbourg aura lieu dimanche 30 mars 2014 de 18h à 19h place Kléber, pour protester silencieusement contre la criminalisation des étrangers démunis de titre de séjour  

Comme tous les 30 depuis maintenant presque 6 ans, notre cercle se réunira … avec l’espoir que le retour des beaux jours arrêtera la baisse régulière du nombre de participants !
Les derniers mois nous n’étions qu’une petite cinquantaine, bien loin des 200 des premières années. Mais puisque quelques irréductibles ont décidé de poursuivre cette action, nous continuons.
Nous nous heurtons toutefois aux mêmes questions matérielles : quelles associations pourraient se relayer pour assurer la copie des tracts ou la recherche d’un local proche de la place Kléber pour entreposer notre matériel ? Nous réitérons notre appel aux bonnes volontés !

L' information du mois :
Un extrait du commentaire de Pierre HENRY (directeur général de France terre d'asile) dans la lettre mensuelle de FTA,  qui résume les changements induits par la transformation  du Fonds Européen pour les Réfugiés en Fonds Asile, Migrations et Intégration - avec en gras le meilleur et le moins bon...

lundi 24 février 2014

Des nouvelles de l'outre-mer

Le prochain Cercle de Silence de Strasbourg aura lieu vendredi 28 février 2014 de 18h à 19h place Kléber, pour protester silencieusement contre la criminalisation des étrangers démunis de titre de séjour  

Quelques nouvelles de l'Outre-Mer :

À Mayotte, nouvelle région ultrapériphérique de l’Union Européenne, on attend les changements législatifs avec impatience. Les chiffres des reconduites de 2013 y restent alarmants : 15 908, et parmi eux combien d’enfants ?
Combien d’arrêtés en mer qui ont pris le risque de l’aller-retour pour faire un passeport, sésame devenu indispensable  pour l’enregistrement des dossiers de séjour ? Et les jeunes bacheliers sur le carreau : pas de passeport = pas de séjour = pas d’études supérieures. Il est plus facile pour un jeune Comorien ayant étudié aux Comores d’obtenir un visa étudiant  pour la métropole que pour un jeune Comorien qui a grandi et obtenu son bac à Mayotte d’obtenir des papiers pour poursuivre ses études ici.

Le 10 décembre 2013, le Conseil d’État a choisi de ne pas sanctionner la préfecture de Mayotte pour avoir expulsé deux enfants de 3 et 5 ans, les séparant ainsi de leur père qui réside dans l’île, en situation régulière.

mardi 21 janvier 2014

Journée mondiale du migrant et du réfugié : la parole à la Pastorale des migrants du diocèse catholique de Strasbourg

Le prochain Cercle de Silence de Strasbourg aura lieu jeudi 30 janvier 2014 de 18h à 19h place Kléber, pour protester silencieusement contre la criminalisation des étrangers démunis de titre de séjour  

À l’occasion de la 100ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié, c'est la Pastorale des migrants du diocèse de Strasbourg qui a rédigé ce message.

Arrivés de Tchétchénie fin 2010, Salam, Makka et leurs trois enfants ont fui la guerre et les tensions qui règnent dans cette région de Russie. Leur demande d’asile a été rejetée faute de preuves des traumatismes qu’ils avaient subis. La France leur a demandé de rentrer chez eux.
Mais chez eux, c’est ici maintenant : depuis plus que trois ans Salam et sa famille construisent leur vie à Strasbourg. Les trois enfants vont à l’école et parlent très bien français. Suite au rejet de leur demande d’asile, la famille s’est trouvée à la rue et, ensuite, « grâce à l’hiver », une solution temporaire d’hébergement a été trouvée. Aujourd’hui, cette famille a déposé une nouvelle demande de régularisation pour pouvoir séjourner en France mais en attendant la réponse elle n’a aucun droit : ni de travailler, ni d’avoir une habitation pérenne, ni de subvenir d'une façon autonome à ses besoins quotidiens. Pour tout cela on l’oriente vers des associations caritatives…

Cette histoire est un exemple ; il en existe, malheureusement, d’autres et même plus dramatiques encore.
Comment faire entendre leur voix ? 
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Philippe Verry, membre du collectif Urgence-Welcome a réalisé un petit film (visible ici) : Après la période de Noël, une famille avec 5 enfants passe 8 nuits devant la gare de Mulhouse.
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En mai 2013 l’Église Catholique a organisé à Lourdes un grand rassemblement DIACONIA où la parole était donnée aux plus pauvres, aux plus fragiles, aux migrants aussi. Voici quelques voix que nous voulons citer ici et surtout soutenir :
  • Nous, migrants, nous ne sommes pas chez nous. Quand on arrive, on manque de tout. On ne peut même pas avoir le petit confort qu’on a laissé. Des fois, on n’arrive même pas à manger. Ici, c’est une société organisée, cette organisation ne nous permet pas de subvenir à nos besoins les plus élémentaires, parce qu’on n’a pas le droit de travailler. Or, on vient ici pour travailler, pas pour avoir des aides ! C’est la misère.
  • La misère pour un migrant, c’est d’être déraciné, de perdre ses attaches, d'être en précarité. On ne connaît personne, on n'a plus de repères, on est en souffrance affective.
  • Le regard de l’autre est traumatisant pour moi, il m’isole, je me sens différent, stigmatisé. Même si je suis en situation régulière, le regard que me jette la société est un rejet, qui me dit : « Rentre chez toi, rentre chez toi, tu n’as pas le droit d’être ici ! » Il y a une sorte de haine. Ce regard, je crois que c’est un « vrai » regard, alors que c’est du poison qui entre dans le cœur et je m’exclus moi-même.
  • Il y a comme une méfiance absolue, un refus obstiné d’aborder l’autre sans idée reçue, sans préjugés ! Cela peut venir des Français, mais aussi des migrants : ça fait partie de notre humanité commune. Nous avons tous du mal à accepter l’autre, complètement. Ce n’est pas facile de respecter une façon d’être qui n’est pas comme la mienne. Celui qui est différent, je pense qu’il n’a pas les mêmes capacités que moi ou parce qu’il n’est pas comme nous, je pense qu’il est mauvais.
  • Alors la peur, qui est un sentiment intérieur d’insécurité, s’installe.
  • Il faut changer pour vivre ensemble : « d’abord s’apprivoiser », s’approcher de l’autre, lui donner un nom, entrer en dialogue. Avoir de la curiosité, établir une relation harmonieuse, égalitaire, qui tienne compte des valeurs des uns et des autres.
  • La connaissance mutuelle a des limites qu’il faut accepter : l’autre reste un mystère, on n’épuise pas cette connaissance. Un proverbe dit : « le ventre d’une personne, c’est comme un pays, ou une nation, ou un continent, tu ne peux savoir tout ce qui est caché ».
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La Pastorale des migrants du diocèse de Strasbourg propose à l’occasion de la 100ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié, du 12 janvier au 23 février, un mois de rencontres pour contribuer, avec plusieurs associations partenaires qui œuvrent en faveur des migrants, à un changement du regard sur les migrations. (programme ici)

« Ne nous laissons pas envahir par la peur ! »



Pour y parvenir nous nous engageons ensemble à :
  • lutter contre les préjugés qui déforment notre regard et nous éloignent de la vérité 
  • éveiller les consciences : dépasser les effets négatifs et valoriser les retombées positives que les migrations engendrent
  • oser provoquer la dignité : permettre à chacun (celui qui est en demande et celui qui accueille) de grandir dans sa dignité d’homme
  • ne pas rester sur la compréhension de la réalité par la seule raison (aussi juste soit-elle !) mais mettre en avant la compétence du cœur : oser la fraternité !

lundi 13 janvier 2014

Projection-débat : « Dans les coulisses de Frontex »

Le samedi 18 janvier 2014 nous avons le plaisir de vous inviter à une projection débat qui vaut le détour

Une enquête dans les coulisses de Frontex, l'agence européenne chargé de la lutte contre l'immigration clandestine, que certains défenseurs des droits humains accusent de traitements dégradants et d'entorses à la loi, sera projetée à l'Odyssée à Strasbourg.

dimanche 22 décembre 2013

Rapport 2012 des cinq associations mandatées pour l'aide juridique en rétention

Le prochain Cercle de Silence de Strasbourg aura lieu lundi 30 ndécembre 2013 de 18h à 19h place Kléber, pour protester silencieusement contre la criminalisation des étrangers démunis de titre de séjour  

Ce mois ci, nous voulons attirer votre attention sur la parution du rapport commun établi par les 5  associations intervenantes dans les locaux et centres de rétention administrative, l’Assfam, la Cimade, Forum Réfugiés, France terre d' Asile et l'Ordre de Malte.

Ce rapport portant sur 2012 dresse le constat de la continuité d'une politique peu respectueuse des droits fondamentaux, en continuant d' enfermer massivement et de manière souvent abusive.

En témoigne l'éditorial placé en exergue au rapport :

« L'année 2012 devait être celle du changement promis en matière d’éloignement forcé, puisque l’un des engagements du candidat à la présidence François Hollande portait sur un recours à la rétention administrative qui devait « redevenir l’exception, et non un instrument banal de procédure. »

dimanche 24 novembre 2013

156 personnes dont 64 enfants, demandeurs d'asile, à la rue à Strasbourg / Autres infos

Le prochain Cercle de Silence de Strasbourg aura lieu samedi 30 novembre 2013 de 18h à 19h place Kléber, pour protester silencieusement contre la criminalisation des étrangers démunis de titre de séjour.

Ce mois-ci nous relayons cinq informations locales.

Par ailleurs, après les naufrages récents au large de Lampedusa, nous rappelons  un livre-reportage magnifique, paru en 2008 et toujours d'actualité, faisant rencontrer ces migrants qui traversent le Sahara et la mer : Bilal sur la route des clandestins, du journaliste italien Fabrizio Gatti (voir à la fin du message).

1. Demandeurs d'asile à la rue en masse à Metz :
Nous nous en faisions l'écho en juillet et août (ici)
L'affaire est actuellement devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Détails sur le site de la Cour, ici.

lundi 21 octobre 2013

Compte-rendu de la réunion « devenir de notre cercle » / Morts à Lampedusa

Le prochain Cercle de Silence de Strasbourg aura lieu mercredi 30 octobre 2013 de 18h à 19h place Kléber, pour protester silencieusement contre la criminalisation des étrangers démunis de titre de séjour  
Quelques mots à propos de la réunion « Devenir de notre Cercle » :
  • À l’issue de celui de septembre, une vingtaine de personnes ont échangé leurs réflexions sur le sujet, au vu de la baisse régulière du nombre des participants – 50 à 60 actuellement.
  • À la majorité, les présents se sont prononcés pour la poursuite du cercle selon sa forme actuelle : une heure de silence avec de brèves informations en début et en fin, chacun entrant dans le cercle ou en sortant selon ses possibilités, quelques dizaines de personnes « irréductibles » suffisant à interpeller nos concitoyens sur le sort fait aux sans-papiers.
  • À cette réunion ont également été évoquées des actions pour faire vivre notre cercle en dehors de cette heure, comme par ex. apporter du thé aux personnes qui patientent devant la préfecture les matins de froid. Un groupe pourrait se constituer dans ce but, il suffirait de se manifester à la fin du prochain cercle.
  • Cette réunion n’a toutefois pas permis de régler quelques questions matérielles : quelles associations pourraient se relayer pour assurer la copie des tracts ou la recherche d’un local proche de la place Kléber pour entreposer notre matériel... Nous réitérons notre appel aux bonnes volontés !
  • Il a été également question de mettre des visages sur les personnes qui au sein de la coordination veillent à la permanence du cercle ou sur celles qui viennent au nom d’associations... lors du prochain cercle, nous pourrions nous présenter brièvement les uns aux autres.

Autres informations :
  • Les centaines de morts de Lampedusa, la poursuite de la stigmatisation des Roms, la mise en service de la salle d’audience accolée au centre de rétention à Roissy, « l’arrestation » de Leonarda... Octobre a été malheureusement riche en événements mettant en lumière le mauvais sort fait aux migrants.
    Pour plus d’informations, vous pouvez vous reporter aux sites de la Cimade ou de France Terre d’Asile, pour ne citer que ceux-ci.
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En conclusion, cette citation qui a été lue au début du Cercle d’Aix en Provence de septembre.

Dans Les Misérables de Victor Hugo,l’évêque de Digne déclare à Jean Valjean qu'il accueille :

Cette porte ne demande pas à celui qui entre s’il a un nom,
mais s’il a une douleur.
Vous souffrez ; vous avez faim et soif ; soyez le bienvenu.
Et ne me remerciez pas, ne me dites pas que je vous reçois chez moi.
Personne n'est ici chez soi, excepté celui qui a besoin d'un asile.